Mostrando entradas con la etiqueta Noam Chomsky. Mostrar todas las entradas
Mostrando entradas con la etiqueta Noam Chomsky. Mostrar todas las entradas

domingo, 24 de diciembre de 2017

_- La enseñanza de la Historia

_- LA SOCIEDAD ORWELIANA (LA SOCIÉTÉ ORWELLIENNE)
La enseñanza de la historia nunca ha sido un tema neutro. Las clases dominantes siempre han buscado guiar el relato para reforzar su posición, suavizar las relaciones sociales, evitar la toma de conciencia de los problemas de las relaciones de clase. 
A su servicio, los poderes políticos siempre han desconfiado de esta disciplina que desarrolla el espíritu crítico más que su formateo y que impide entrar en el molde del pensamiento oficial.

L’enseignement de l’histoire n’a jamais été un sujet neutre. Les classes dominantes ont toujours cherché à orienter le récit de façon à conforter leur position, à édulcorer les rapports sociaux, à éviter la prise de conscience des enjeux de rapports de classe.
A leur service, les pouvoirs politiques se sont toujours méfiés de cette discipline qui développe l’esprit critique plutôt que son formatage et qui empêche d’entrer dans le moule de la pensée officielle.

Resultado de imagen de noam chomsky, por una educación humanista

Comme le dit l’historienne Michèle Riot-Sarcey dans la préface de son dernier livre (Le procès de la liberté. 2016 - Ed. La découverte - 355 pages), «le lien entre passé, présent et avenir, est aujourd’hui défait. Dans la France – comme dans le monde – du XXIe siècle débutant, l’absence de projection vers le futur est devenue si manifeste que la connaissance du passé semble totalement suspendue aux attentes de l’immédiat, aux modes comme aux usages pragmatiques des concepts en vogue.

L’absence de perspectives collectives, à court et à long terme, soumet la plupart de nos contemporains à la déficience politique et assujettit la recherche, y compris historique, à la demande des agences nationales dont les objectifs visent à l’application directe et à la rentabilité sociale. […/…] Aujourd’hui, l’intérêt d’une Histoire à vocation édifiante n’a plus cours, tant elle semble avoir été emportée avec la chute du mur de Berlin en 1989, quand furent programmés la mort des utopies, le triomphe du libéralisme et, paradoxalement, la «fin de l’Histoire».

Como dice la historiadora Michèle Riot-Sarcey en el prefacio de su último libro (El juicio de la libertad 2016 - Ed. "La découverte" - 355 páginas), "el vínculo entre pasado, presente y futuro está hoy desecho. En Francia -como en el mundo- del comienzo del siglo XXI, la ausencia de proyección hacia el futuro se ha vuelto tan manifiesta que el conocimiento del pasado parece totalmente suspendido a las expectativas de lo inmediato, a los modos y usos pragmáticos de los conceptos en boga.

La falta de perspectivas colectivas a corto y largo plazo coloca a la mayoría de nuestros contemporáneos en desventaja política y somete la investigación, incluida la investigación histórica, a las demandas de las agencias nacionales cuyos objetivos se dirigen a la aplicación directa y a la rentabilidad social. [... / ...] Hoy, el interés de una Historia de vocación edificante ya no es válido, ya que parece haber sido arrastrado con la caída del Muro de Berlín en 1989, cuando fueron programadas la muerte de las utopías, el triunfo del liberalismo y, paradójicamente, el "fin de la Historia".

La question est donc de savoir si l’Histoire, telle qu’enseignée aujourd’hui au collège et au lycée, a encore pour objectif de donner aux élèves les clés pour comprendre le monde actuel.

Elle semble être devenue le vecteur privilégié d’un processus visant à faire accepter ce gentil acronyme usité par l’oligarchie mondialisée: «TINA». Un joli prénom pour dire «There is no alternative». Autrement dit, pas d’autres modèles que celui du capitalisme ultralibéral.

Enseignement de l’Histoire – Enjeux, controverses autour de la question du fascisme. Ed. ADAPT SNES – 2016 – 126 pages - 12€

La cuestión es, por lo tanto, si la historia, tal como se enseña hoy en la escuela secundaria y los institutos de bachillerato, todavía pretende dar a los estudiantes las claves para comprender el mundo de actual.

Parece haberse convertido en el vector privilegiado de un proceso para hacer aceptar este buen acrónimo utilizado por la oligarquía globalizada: "TINA". Un buen nombre para decir "No hay alternativa" «There is no alternative». En otras palabras, no hay otros modelos que el del capitalismo ultraliberal.

Historia de la enseñanza: problemas y controversias en torno al fascismo. Ed. ADAPT SNES - 2016 - 126 páginas - 12 €

Deux professeures d’histoire de l’enseignement secondaire, Joëlle Fontaine et Gisèle Jamet, ont étudié l’évolution des programmes scolaires en Histoire, au collège et au lycée (classes de troisième et de première), depuis les années soixante-dix. A leurs yeux, cette évolution caractérisée par des réformes à répétition, signe une volonté explicite de refondation de l’école pour qu’elle s’adapte aux besoins d’une société néolibérale qui veut surtout éviter de fournir aux élèves les moyens d’exercer une réflexion profonde sur la société actuelle.

Dos profesoras de historia de la enseñanza secundaria, Joëlle Fontaine y Gisèle Jamet, estudiaron la evolución de los planes de estudios de Historia, en secundaria y bachillerato (clases de primer y tercer año) desde la década de 1970. Desde su punto de vista, esta evolución caracterizada por reformas repetidas, muestra un deseo explícito de refundar la escuela para que se adapte a los deseos de una sociedad neoliberal que quiere sobre todo evitar proporcionar a los estudiantes los medios para ejercer una reflexión profunda sobre la sociedad actual.

UN FORMATAGE IDÉOLOGIQUE
Les deux auteures expliquent très clairement comment ce processus appelé «réforme», qui s’apparente à une casse de l’enseignement en général et de celui de l’Histoire en particulier, fut lancé dans les années 70.

Elles montrent bien que cette progressive et programmée aseptisation de l’analyse critique des faits historiques s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de transformation de l’éducation nationale afin qu’elle corresponde aux directives de l’Union européenne qui formule ainsi son ambition: «devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive du monde».

Cette stratégie aboutit à une remise en cause des principes hérités du Conseil National de la Résistance qui avait érigé en priorité nationale l’élévation générale du niveau de culture et de formation dans un but d’émancipation des individus.

Joëlle Fontaine et Gisèle Jamet citent un extrait d’un des nombreux rapports officiels toujours produits par les experts pour légitimer les processus de normalisation. Ici, le rapport Thélot de 2004 : « La notion de réussite pour tous ne doit pas prêter à malentendu. Elle ne veut certainement pas dire que l’École doit se proposer de faire que tous les élèves atteignent les qualifications scolaires les plus élevées. Ce serait à la fois une illusion pour les individus et une absurdité sociale puisque les qualifications scolaires ne seraient plus associées, même vaguement, à la structure des emplois.»

La conséquence pour l’enseignement de l’Histoire est décrite par les auteures comme une « normalisation insidieuse » qui s’effectue par le biais d’une remise en cause de la continuité chronologique au profit d’un découpage thématique, ou par l’accent mis sur quelques concepts (brutalisation, guerre d’anéantissement, valeurs morales…) plutôt que sur la révélation des causes sociales, politiques et économiques des événements.

L’ouvrage présente la situation de façon nette et objective avec toutes les références requises et se compose de six chapitres. Le cœur de ce cri d’alerte occupe les trois chapitres centraux (§2 - Une Histoire désarticulée et désossée ; §3 - Une lecture dogmatique de l’Histoire : les concepts imposés de l’ordre néolibéral ; §4 - Des compétences plus que des connaissances). Il est encadré par deux autres chapitres portant sur le récit des réformes successives, allant toutes dans le même sens (§1 - Les programmes d’Histoire 2009-2010 : une naissance chaotique ; §5 - Quarante ans de normalisation insidieuse).
Il se termine par une dernière partie au titre alarmant : §6 - Vers la fin de l’enseignement de l’Histoire.

FORMATEO IDEOLÓGICO
Las dos autoras explican con mucha claridad cómo este proceso llamado "reforma", que es una ruptura de la educación en general y la de la Historia en particular, se inició en los años 70.

Muestran que esta progresiva asepsia programada del análisis crítico de los hechos históricos es parte de una estrategia de transformación de la educación nacional para que se corresponda con las directivas de la Unión Europea que formula así su ambición: "convertirse en la economía basada en el conocimiento más competitiva del mundo".

Esta estrategia condujo a un cuestionamiento de los principios heredados del Consejo Nacional de Resistencia, que había planteado la prioridad nacional de elevar el nivel general de cultura y capacitación para emancipar a las personas.

Joëlle Fontaine y Gisèle Jamet citan un extracto de uno de los muchos informes oficiales que aún producen los expertos para legitimar los procesos de normalización. Aquí, el informe Thélot 2004: "La noción de éxito para todos no debe llevar a malentendidos. Ciertamente, eso no significa que la escuela debe aspirar a que todos los estudiantes alcancen las más altas calificaciones académicas. Sería tanto una ilusión para los individuos como un absurdo social ya que las calificaciones escolares ya no estarían asociadas, ni siquiera vagamente, con la estructura de los empleos".

La consecuencia de la enseñanza de la historia es descrita por los autores como una "normalización insidiosa" que se lleva a cabo a través de un cuestionamiento de la continuidad cronológica a favor de una división temática, o por el énfasis en algunos conceptos (brutalización, guerra de aniquilación, valores morales ...) en lugar de la revelación de las causas sociales, políticas y económicas de los eventos.

El libro presenta la situación de manera clara y objetiva con todas las referencias requeridas y consta de seis capítulos. El corazón de este grito de advertencia ocupa los tres capítulos centrales (§2 - Una historia desorganizada y deshuesada, §3 - Una lectura dogmática de la historia: los conceptos impuestos del orden neoliberal; Competencias más que conocimientos). Está enmarcado por dos capítulos a causa de las sucesivas reformas, que van todos en la misma dirección (§ 1 - Los programas de Historia 2009-2010: un nacimiento caótico § 5 - Cuarenta años de insidiosa normalización).

Termina con una última parte con el título alarmante: §6 - Hacia el final de la enseñanza de la Historia.

Joëlle Fontaine et Gisèle Jamet ont particulièrement analysé la façon dont la notion du fascisme est actuellement enseignée à travers l’étude des programmes scolaires. Leur diagnostic est inquiétant.

Ainsi, les conséquences de la Grande Guerre se résument en un mot: «brutalisation», néologisme anglo-saxon par lequel on enseigne de façon uniforme la naissance et le développement des deux formes de totalitarisme, le fascisme et le communisme, pourtant très différentes sur le plan politique et socio-économique.

Ce terme de brutalisation est à la fois si générique et si ancré sur le plan moral qu’il occulte complètement le jeu des rapports et des tensions politiques qui était alors à l’oeuvre. Il rend impossible l’étude de leurs origines respectives, leurs différences structurelles, les réactions des milieux industriels et financiers, la position des églises, les luttes internes, les affrontements, les résistances, etc…

Joëlle Fontaine y Gisèle Jamet han analizado en particular cómo se enseña actualmente la noción de fascismo mediante el estudio de los planes de estudios escolares. Su diagnóstico es preocupante.

Así, las consecuencias de la Gran Guerra se pueden resumir en una palabra: "embrutecimiento", un neologismo anglosajón por el cual el nacimiento y el desarrollo de las dos formas de totalitarismo, fascismo y comunismo, se enseñan de manera muy uniforme sin embargo muy diferentes sobre el plano político y socioeconómico.

Este término de embrutecimiento es a la vez tan genérico y tan moralmente anclado que oscurece por completo el juego de relaciones y tensiones políticas que entonces estaba en funcionamiento. Impide el estudio de sus respectivos orígenes, sus diferencias estructurales, las reacciones de los círculos industriales y financieros, la posición de las iglesias, las luchas internas, los enfrentamientos, las resistencias, etc.

En effet, tout se résume à indiquer que les pays concernés ont vécu sous la terreur, régime présenté comme non convenable. L’anticommunisme du fascisme et l’antifascisme du communisme n’ont pas besoin d’être expliqués puisqu’ils caractérisent l’inhumanité de ces deux «bêtes immondes».

Pour les auteures, ces choix, entrés en force dans les programmes dans les années 1990, se sont traduits par des apprentissages plus superficiels, une baisse de l’intérêt des élèves pour l’Histoire, une perte de sens. Mais ils ont surtout abouti à une «lecture dogmatique de l’Histoire» qui s’observe très clairement dans l’enseignement du fascisme.

En efecto, todo se reduce a indicar que los países afectados han vivido bajo terror, un régimen presentado como inadecuado. El anticomunismo del fascismo y el antifascismo del comunismo no necesitan ser explicados ya que caracterizan la inhumanidad de estas dos "bestias inmundas".

Para los autores, estas opciones, que entraron en el plan de estudios en la década de 1990, condujeron a un aprendizaje más superficial, una disminución del interés de los estudiantes por la Historia y una pérdida de significado. Pero en su mayoría han resultado en una "lectura dogmática de la historia" que se observa muy claramente en la enseñanza del fascismo.

La notion de fascisme a en effet purement disparu des programmes, tout comme la crise de 1929 qui en est la cause première. De même, ont disparu, la guerre d’Espagne (l’Espagne républicaine et sa résistance contre les putschistes franquistes), les luttes antifascistes et dans une moindre mesure l’Italie de Mussolini, tandis que l’étude du système concentrationnaire allemand passe sous silence les centres de détention pour les opposants au nazisme (résistants allemands, militants communistes, opposants politiques parqués dans des camps dès 1933).

Les auteures avancent que mettre ainsi l’accent sur le concept générique de «totalitarisme» permet «une criminalisation du communisme» au détriment d’une analyse sérieuse d’un mode de production différent, de son histoire, de ses erreurs; une mise à l’index sans retenue depuis la chute du Mur.

La noción de fascismo simplemente desapareció de los programas, al igual que la crisis de 1929, que es la primera causa. Del mismo modo, la guerra española (la España republicana y su resistencia contra los golpistas franquista), las luchas antifascistas y, en menor medida, la Italia de Mussolini desaparecieron, mientras que el estudio del sistema concentracionario alemán pasa bajo silencio los centros de detención para opositores al nazismo (combatientes de la resistencia alemana, militantes comunistas, opositores políticos recluidos en campos desde 1933).

Los autores argumentan que al enfatizar así el concepto genérico de "totalitarismo" permite "una criminalización del comunismo" en detrimento de un análisis serio de un modo de producción diferente, su historia, sus errores; una puesta en el indice sin vuelta desde la caída del Muro.

A l’heure où, sur fond de crise économique structurelle, l’extrême droite renforce ses positions dans plusieurs pays d’Europe, et non des moindres, ce procédé efface le caractère propre du fascisme, notamment son antihumanisme et sa nature contre-révolutionnaire, la violence qu’il exerce contre les syndicalistes et toute forme de solidarité sociale, donc de fraternité dans la communauté et surtout son lien étroit avec les classes capitalistes de la grande industrie et de la haute finance.

Ce livre pose la question de la capacité dont dispose encore l’enseignement de l’Histoire à aider les jeunes à mieux comprendre les enjeux du monde d’aujourd’hui au regard des leçons du passé et ainsi former leur citoyenneté.

En un momento en que, en un contexto de crisis económica estructural, la extrema derecha está reforzando sus posiciones en varios países europeos, y no menos importante, este proceso borra las características propias del fascismo, particularmente su antihumanismo y su naturaleza contrarrevolucionaria, la violencia que ejerce contra los sindicalistas y cualquier forma de solidaridad social, por lo tanto de la fraternidad en la comunidad y especialmente su estrecho vínculo con las clases capitalistas de la gran industria y las altas finanzas. 

Este libro plantea la cuestión de la capacidad que aún dispone la enseñanza de la Historia para ayudar a los jóvenes a comprender mejor las cuestiones del mundo de hoy en vista de las lecciones del pasado y así formar su ciudadanía.

Note rédigée par Edouard Mangin

POUR ALLER PLUS LOIN
La meilleure façon de se rendre compte des dégâts est de lire l’ouvrage d’Annie Lacroix-Riz L’histoire contemporaine toujours sous influence (éditions Delga – Le temps des cerises - 2012). Ce livre prolonge en quelque sorte la réflexion dans le secteur de la recherche en Histoire et dans le milieu universitaire. Il s’agit d’une réédition augmentée, d’un premier livre sorti en 2004 qui mettait l’accent sur la dérive que connaissait la recherche historique depuis les années 1980. Depuis, de «réformes» de l’université et du CNRS en «réformes» de l’évaluation des travaux, la situation s’est aggravée. L’histoire indépendante et critique, est de plus en plus mise à l’index sur fond de pressions financières, idéologiques et politiques des milieux dirigeants qui affectent en profondeur la recherche historique et l’enseignement de la discipline.

PARA IR MÁS LEJOS
La mejor manera de estar al tanto del daño es leer el libro de Annie Lacroix-Riz Contemporary History Still Under Influence (Delga Editions - Le temps des cerises - 2012). Este libro es una continuación de la reflexión en el campo de la investigación en la historia y en la academia. Es una reimpresión aumentada, de un primer libro publicado en 2004 que destacó la deriva de la investigación histórica desde la década de 1980. Desde entonces, las "reformas" de la universidad y el CNRS en "Reformas" de la evaluación del trabajo, la situación ha empeorado. La historia independiente y crítica se estigmatiza cada vez más en el contexto de las presiones financieras, ideológicas y políticas de los círculos gobernantes que afectan profundamente la investigación histórica y la enseñanza de la disciplina.

Un autre ouvrage, plus théorique et conceptuel, converge vers le même diagnostic: Pour une éducation humaniste de Noam Chomsky (Ed. L’Herne – 2010 – collection Carnets de l’Herne).

Dans ce petit livre, Chomsky développe une réflexion sur ce que signifie enseigner ou apprendre et comment il conviendrait de penser et d’organiser l’enseignement pour qu’il réponde au besoin d’enrichissement intellectuel du peuple. Il s’insurge contre la tendance endoctrinaire de l’éducation telle qu’elle est de plus en plus pratiquée dans les écoles et les universités et pourfend la propagande politique qui en prend le relais, notamment dans les médias.

Otro libro, más teórico y conceptual, converge en el mismo diagnóstico: Para una educación humanista de Noam Chomsky (Ed. L'Herne - 2010 - Colección Carnets de l'Herne).

En este pequeño libro, Chomsky desarrolla una reflexión sobre lo que significa enseñar o aprender y cómo sería apropiado pensar y organizar la enseñanza para satisfacer la necesidad del enriquecimiento intelectual de las personas. Protesta contra la tendencia doctrinaria de la educación, ya que se practica cada vez más en las escuelas y universidades y lucha contra la propaganda política que se hace cargo, incluso en los medios de comunicación.

http://www.henriguillemin.org/livres/lenseignement-de-lhistoire-en-peril/

martes, 31 de enero de 2017

_--NOAM CHOMSKY / FILÓSOFO, LINGÜISTA, CRÍTICO SOCIAL. "El capitalismo se basa en supuestos despiadados, antihumanos". VAIOS TRIANTAFYLLOU (JACOBIN).

_-Conforme se acerca a los noventa años, la bibliografía de Noam Chomsky continúa creciendo. Afortunadamente para la izquierda internacional, también sigue ofreciendo entrevistas.

A principios de este mes, menos de una semana antes de su octogésimo octavo cumpleaños, Chomsky se sentaba a conversar en su despacho de Cambridge, Massachusetts. Entrevistado por Vaios Triantafyllou, un estudiante de posgrado de la Universidad de Pensilvania, Chomsky habló de todo, desde el socialismo, la naturaleza humana y Adam Smith hasta el presidente electo de EE. UU. (La transcripción se ha resumido y editado para facilitar su comprensión).

Conforme Donald Trump completa la designación de su gabinete, Chomsky reconoce que el futuro podría depararnos intolerancia y culpabilización. Sin embargo, la decisión sigue dependiendo de nosotros: “Que logren su propósito”, opina Chomsky sobre la táctica de divide y vencerás, “depende de la resistencia que oponga gente como usted”.

¿Cómo deberían plantear los socialistas la relación entre las reformas que humanicen el actual sistema de producción (como propuso Sanders) y el objetivo a largo plazo de erradicar totalmente el capitalismo?
Para empezar, deberíamos reconocer que, al igual que la mayoría de los términos del discurso político, el socialismo prácticamente ha perdido su significado. El socialismo antes significaba algo. Si retrocedemos en el tiempo, fundamentalmente significaba el control de la producción por parte de los productores, la eliminación del trabajo asalariado, la democratización de todas las esferas de la vida: la producción, el comercio, la educación, los medios de comunicación, la autogestión obrera en las fábricas, el control comunitario de las comunidades, etcétera. Eso fue en su momento el socialismo.

Sin embargo, hace un siglo que dejó de significar todo eso. A decir verdad, los que se denominaban países socialistas eran los sistemas más antisocialistas del mundo. Los trabajadores tenían más derechos en Estados Unidos e Inglaterra que en Rusia, y no sé por qué se siguió llamando socialismo.

Por lo que respecta a Bernie Sanders, es una persona honesta y decente, y yo le di mi apoyo. Lo que él entiende como socialismo es el progresismo del New Deal. En realidad, sus políticas no habrían sorprendido mucho al general Eisenhower. El hecho de que a esto se le llame revolución política es un indicio de hasta qué punto el espectro político ha virado hacia la derecha, principalmente en los últimos treinta años, desde que comenzaron a instituirse los programas neoliberales. Lo que él pedía era el restablecimiento de algo similar al progresismo del New Deal, lo cual es muy positivo.

Respondiendo a su pregunta, creo que lo que deberíamos cuestionarnos es si la gente preocupada por los seres humanos, por sus vidas y preocupaciones, debería tratar de humanizar el sistema de producción actual utilizando los medios que usted describe. La respuesta es por supuesto que sí, mejoraría la vida de la gente.

¿Deberían fijarse el objetivo a largo plazo de erradicar totalmente la estructura económica capitalista?
Así lo creo. El capitalismo ha obtenido sus logros, pero se basa en supuestos bastante despiadados, supuestos antihumanos. La idea misma de que debe haber una clase de personas que dan órdenes en virtud de la riqueza que poseen y otra ingente clase de personas que reciben órdenes y las acatan debido a que carecen de acceso a la riqueza y el poder es sencillamente inaceptable.

De modo que por supuesto que debería erradicarse. Sin embargo, no se trata de alternativas, son cosas que hay que hacer conjuntamente.

Uno de los principales argumentos empleados en contra del socialismo es que la naturaleza humana es egoísta y competitiva por definición y, por consiguiente, únicamente propicia el capitalismo. ¿Cómo respondería a esto?
Tenga en cuenta que el capitalismo es una etapa minúscula de la sociedad humana. En realidad nunca tuvimos capitalismo, siempre hemos tenido alguna que otra variante de capitalismo de Estado. La razón es que el capitalismo se autodestruiría en un periquete. De este modo, la clase empresarial siempre ha reclamado una fuerte intervención estatal para proteger a la sociedad del efecto destructivo de las tendencias del mercado. A menudo es el mundo empresarial el que lleva la delantera porque no quiere que se acabe todo.

De manera que hemos tenido alguna que otra variante de capitalismo de Estado durante un periodo de tiempo brevísimo en la historia de la humanidad, lo cual, en esencia, no nos dice nada sobre la naturaleza humana.

Si se observan las sociedades e interacciones humanas, hay de todo. Hay egoísmo, hay altruismo, hay compasión.

Tomemos a Adam Smith, el santo patrón del capitalismo. ¿Qué opinaba? Opinaba que el principal instinto humano era la compasión. De hecho, echémosle un vistazo al término “mano invisible”. Fijémonos en el uso real que hacía de la expresión. En realidad no es difícil deducirlo porque solo la empleó dos veces con un sentido relevante, una vez en cada uno de sus dos libros principales.

En uno de sus libros más importantes, La riqueza de las naciones, la expresión aparece una vez, y lo hace en lo que constituye una crítica a la globalización neoliberal. Lo que afirma es que si en Inglaterra los fabricantes y comerciantes invirtieran en el extranjero e importaran productos del extranjero, se beneficiarían, pero sería perjudicial para Inglaterra. Sin embargo, su compromiso hacia su país les basta, de modo que es improbable que lo hagan y, por lo tanto, gracias a una mano invisible, Inglaterra se salvará del impacto de lo que llamamos globalización neoliberal. Este es uno de los usos.

El otro empleo está en el otro de sus libros más importantes, La teoría de los sentimientos morales (que la gente no lee mucho, pero que para él era su libro más importante). En este libro es igualitario: creía en la igualdad de resultados, no de oportunidades. Es una figura de la Ilustración, precapitalista.

Plantea lo siguiente: supongamos que estamos en Inglaterra, y un terrateniente posee la mayoría de las tierras mientras hay personas que no tienen nada para subsistir. Dice que no importaría mucho porque el rico terrateniente, en virtud de su solidaridad con otras personas, distribuiría los recursos entre ellos, de modo que, gracias a una mano invisible, acabaríamos viviendo en una sociedad bastante igualitaria. Este es su concepto de la naturaleza humana.

La gente a cuyas clases asistes y cuyos libros lees no emplea así la expresión “mano invisible”. Esto demuestra una diferencia de doctrina, no sobre la naturaleza humana. En realidad, lo que sabemos es que en la naturaleza humana existen todas estas posibilidades.

¿Cree que es necesario esbozar propuestas concretas para lograr un futuro sistema socialista mediante la creación de una alternativa sólida que atraiga a la mayoría de la gente?
Creo que la gente está interesada en auténticos objetivos socialistas (que no son los que se suele llamar socialismo) a largo plazo. Deberían sopesar detenidamente el modo en que debería funcionar esa sociedad ideada, y no muy pormenorizadamente, porque las cosas se deben aprender a través de la experimentación y, ni por asomo, tenemos suficientes conocimientos para diseñar sociedades concienzudamente. Sin embargo, se podrían elaborar unas pautas generales, y se pueden tratar muchos de los problemas específicos.

Esa debería ser parte de la concienciación popular de la gente. Así podría llevarse a cabo una transición al socialismo, en el momento en que entra a formar parte de la sensibilización, concienciación y aspiraciones de la inmensa mayoría de la población.

Veamos, por ejemplo, uno de los logros más importantes en este sentido, quizá el más importante de todos: la revolución anarquista que tuvo lugar en España en 1936. Se habían necesitado décadas de preparación para ello: en educación, en activismo y esfuerzos —en ocasiones repelidos—; sin embargo, llegado el momento del ataque fascista, la gente tenía en la mente cómo quería que se organizara la sociedad.

También lo hemos visto de otras formas. Pensemos, por ejemplo, en la reconstrucción de Europa tras la Segunda Guerra Mundial. En verdad, ésta tuvo consecuencias devastadoras en la mayor parte de Europa, pero realmente no tardaron mucho en reconstruir democracias capitalistas porque estaba en las mentes de la gente. Otros lugares del mundo quedaron prácticamente devastados y no lo lograron. No tenían los conceptos en su mente. Buena parte depende de la concienciación humana.

Syriza llegó al poder alegando un compromiso con el socialismo. Sin embargo, acabaron colaborando con la Unión Europea y no dimitieron ni siquiera después de que les obligaran a aplicar medidas de austeridad.

¿Cómo cree que podemos evitar un resultado similar en el futuro?
Creo que la verdadera tragedia de Grecia —aparte de la severidad de la burocracia europea, la burocracia de Bruselas y de las entidades bancarias del Norte, que fue verdaderamente salvaje— es que la crisis griega no debió estallar. Se pudo haber solucionado bastante fácilmente en un primer momento.

Pero ocurrió y Syriza llegó al poder con un compromiso declarado de combatirla. De hecho, en realidad convocaron un referéndum que horrorizó a Europa: la idea de que a la gente se le permitiera tomar una decisión sobre algo que afecta a su destino tan solo es un anatema para las élites europeas: cómo es posible que se permita la democracia (incluso en el país en el que se creó).

Como consecuencia de este acto delictivo de preguntarle a la gente lo que quiere, Grecia recibió un castigo mayor. Las exigencias de la Troika se endurecieron muchísimo a causa del referéndum. Temían que se produjera un efecto dominó: si prestamos atención a los deseos de la gente, otros podrían tener la misma idea y la plaga de la democracia podría extenderse de verdad, de modo que debemos matarla de raíz de inmediato. Entonces Syriza sucumbió y desde ese momento han hecho las cosas de un modo que, en mi opinión, son inaceptables.

Me pregunta cómo debería responder la gente: creando algo mejor. No es fácil, especialmente cuando se está aislado. Grecia a solas está en una posición muy vulnerable. Si los griegos hubieran logrado el apoyo de la izquierda progresista y las fuerzas populares del resto de Europa, podrían haber sido capaces de resistirse a las exigencias de la Troika.

¿Qué opina del sistema que creó Castro en Cuba tras la revolución?
En realidad no sabemos los verdaderos objetivos que tenía Castro. Se vio limitado drásticamente desde el primer momento por el duro y cruel ataque de la gran potencia reinante.

Debemos recordar que, literalmente, en los meses posteriores a su toma de posesión, los aviones procedentes de Florida empezaban a bombardear Cuba. En un año, la Administración de Eisenhower, secreta pero formalmente, determinó derrocar al gobierno. Después llegó la invasión de Bahía de Cochinos. La Administración de Kennedy estaba enfurecida por el fracaso de la invasión, e inmediatamente lanzó una guerra terrorista de gran magnitud, una guerra económica que se endureció con los años.

Es bastante sorprendente que Cuba sobreviviera bajo esas condiciones. Es una pequeña isla mar adentro frente a una enorme superpotencia que trata de destruirla, y obviamente había dependido de Estados Unidos para sobrevivir durante toda su historia reciente. Sin embargo, de alguna manera, sobrevivieron. Es cierto que era una dictadura: mucha brutalidad, muchos prisioneros políticos, mucha gente asesinada.

Hay que recordar que el ataque de EE.UU. a Cuba se presentó ideológicamente como algo necesario para defendernos de Rusia. En cuanto Rusia desapareció, el ataque se endureció. Apenas se hizo ningún comentario sobre ello, pero indica que las alegaciones previas eran una absoluta mentira, como sin duda eran.

Si examinamos los documentos internos de EE.UU., explican muy claramente cuál era la amenaza de Cuba. A principios de la década de 1960, el Ministerio de Asuntos Exteriores describía la amenaza de Cuba como el victorioso desafío de Castro a la política de EE. UU., volviendo a la doctrina Monroe. La doctrina Monroe presentaba la solicitud —no pudieron ejecutarlo en su momento, se quedó en una solicitud— de dominar el hemisferio oeste, y Castro estaba logrando desafiarles.

Eso es intolerable. Es como si alguien dijera: vamos a ejercer la democracia en Grecia, y como simplemente no podemos tolerarlo, tenemos que destruir la amenaza de raíz. Nadie desafía con éxito al amo del hemisferio, en realidad del mundo, de ahí la brutalidad.

Sin embargo, las reacciones fueron ambivalentes. Hubo logros como la sanidad, la alfabetización, etcétera.

La internacionalidad fue increíble. Por alguna razón Nelson Mandela fue a Cuba a elogiar a Castro y a dar las gracias al pueblo cubano en cuanto salió de la cárcel. Es una reacción del tercer mundo, y lo comprenden.

Cuba desempeñó un papel importantísimo en la liberación de África y la abolición del apartheid —enviaron médicos y profesores a los lugares más pobres del mundo: a Haití, a Pakistán tras el terremoto, a casi a todas partes. La internacionalidad es, sencillamente, impresionante. No creo que haya habido nada similar en la historia.

Los avances en materia de salud fueron extraordinarios. Las estadísticas de salud en Cuba eran casi como las de Estados Unidos, y solo hay que mirar las diferencias de riqueza y poder.

Por otra parte, había una cruel dictadura. De modo que había las dos cosas.

¿Una transición al socialismo? Es imposible hablar de este tema. Las condiciones lo impidieron y no sabemos si había voluntad de hacerlo.

En los últimos años, en EE.UU., han surgido varios movimientos sociales que critican la forma actual de organización social y económica. No obstante, la mayoría de ellos se han unido en contra de un enemigo común, en lugar de unirse en torno a una idea común.
¿Qué deberíamos pensar acerca de la situación de los movimientos sociales y de su capacidad de unirse?
Analicemos, por ejemplo, el movimiento Occupy; no era un movimiento, era una táctica. No puedes estar sentado en un parque cerca de Wall Street eternamente. No puedes hacerlo más allá de unos meses. Fue una táctica que no predije. Si alguien me hubiera preguntado entonces, habría dicho: no lo hagas.

Sin embargo, fue un gran éxito, un éxito enorme, tuvo una gran repercusión en el pensamiento de la gente, en la acción popular. El concepto general de concentración de la riqueza (un 1 % y un 99 %) estaba allí, por supuesto, en el pensamiento de la gente, pero adquirió protagonismo —incluso en los medios de comunicación (en el Wall Street Journal, por ejemplo)— y dio lugar a muchas formas de activismo, estimuló a la gente, etcétera. Pero no era un movimiento.

La izquierda, en general, está muy atomizada. Vivimos en sociedades extremadamente atomizadas. La gente está prácticamente sola: existes tú con tu iPad.

Los focos principales de organización, como el movimiento obrero, han quedado gravemente debilitados, en Estados Unidos muy gravemente, por la política. No ha sucedido como un huracán. Las políticas se han diseñado para minar la organización de la clase trabajadora, y la razón no es solo que los sindicatos luchen por los derechos de los trabajadores, sino que también tienen un efecto democratizador. Se trata de instituciones en las que personas sin poder pueden reunirse, apoyarse unas a otras, aprender acerca del mundo, poner a prueba sus ideas, iniciar programas —y eso es peligroso. Es como un referéndum en Grecia. Permitirlo es peligroso.

Deberíamos recordar que durante la Segunda Guerra Mundial y la Gran Depresión, hubo un aumento significativo de la democracia popular, radical por todo el mundo. Adoptó diferentes formas, pero estaba ahí, en todas partes.

En Grecia fue la revolución griega, y había que aplastarla. En países como Grecia, fue aplastada con violencia. En países como Italia, donde las fuerzas estadounidenses y británicas entraron en 1943, fue aplastada atacando y aniquilando a los partisanos antialemanes y restableciendo el orden tradicional. En países como Estados Unidos no se aplastó con violencia —el poder capitalista no tiene esa capacidad— pero, desde principios de la década de 1940, se realizaron enormes esfuerzos para tratar de socavar y aniquilar el movimiento obrero. Y continuó.

Repuntó repentinamente bajo el mandato de Reagan, y volvió a repuntar de nuevo con Clinton y, a estas alturas, el movimiento obrero es sumamente débil (en otros países ha adoptado diferentes formas). Sin embargo, era una de las instituciones que permitía a la gente reunirse a fin de colaborar entre sí y recibir apoyo mutuo, y otras también han quedado prácticamente diezmadas.

¿Qué podemos esperar de Donald Trump? ¿Su ascenso constituye un motivo para redefinir y unificar un movimiento socialista en torno a una idea común en Estados Unidos?
La respuesta a esa pregunta depende básicamente de usted y de su amigos. Definitivamente depende del modo en que reaccione la gente, especialmente los jóvenes. Hay muchas oportunidades, y hay que aprovecharlas. No es, en modo alguno, inevitable.

Pensemos en lo que probablemente ocurra. Trump es tremendamente imprevisible. Desconoce sus planes. Sin embargo, lo que podría ocurrir, por ejemplo, un posible escenario es el siguiente: mucha gente que votó a Trump, gente de clase trabajadora, había votado a Obama en 2008. Se dejaron seducir por eslóganes como “esperanza” y “cambio”. No obtuvieron esperanza, no obtuvieron cambios, se desilusionaron.

En esta ocasión han votado a otro candidato que aboga por la esperanza y el cambio, que ha prometido hacer toda clase de cosas increíbles. Y no las va a hacer. De modo que cabe preguntarse qué ocurrirá en un par de años, cuando no haya cumplido sus promesas y esos mismos electores potenciales estén desilusionados.

Muy probablemente, el poder hará lo que suele hacer en dichas circunstancias: tratar de culpabilizar a los más vulnerables diciendo: “Sí, no tenéis lo que prometimos, y el motivo son esas personas despreciables: los mexicanos, los negros, los inmigrantes sirios, los que engañan al sistema de bienestar social. Ellos son los que lo están destrozando todo. Vayamos tras ellos. Los gais son los culpables”.

Podría ocurrir. Ha sucedido una y otra vez en la historia con unas consecuencias bastante desagradables. Y que logren su propósito depende de la resistencia que oponga gente como usted. La respuesta a esta pregunta debería estar dirigida a usted, no a mí.

Traducción de Paloma Farré. Socialism in an Age of Reaction. Jacobin.

Fuente: http://ctxt.es/es/20170125/Politica/10781/chomsky-izquierda-sanders-capitalismo-trump.htm

jueves, 28 de julio de 2016

Estrategias de manipulación, algo falsamente atribuido a Chomsky



El lingüista Noam Chomsky NO elaboró la lista de las “10 Estrategias de Manipulación” a través de los medios.(1)
It’s a fake. I don’t know the source. Some of it is drawn from, or similar to, things I’ve said. But it is not mine. —Noam Chomsky

En una bonita versión ilustrada del famoso texto, realizada por Germán Ferrero ("Ger"), este artista gráfico nos cuenta que, después de ilustrar el Decálogo, entró en contacto con el propio Chomsky, quien desmintió rotundamente ser el autor. Chomsky le indicó además que, a pesar de su insistencia en desmentir la autoría, se la siguen atribuyendo. Escribe Ger en el prólogo de su versión ilustrada: Como me dijo Noam, 'una vez que algo está en Internet parece imposible de erradicar'.
Chomsky con Jean Bricmont, durante una conferencia conjunta en Bruselas, en marzo de 2011

En octubre de 2010, uno de los colaboradores europeos más habituales de Noam Chomsky, el físico belga de ideología anarquista, Jean Bricmont, decidió escribir un artículo para desmentir la falsa autoría, al ver que el error continuaba propagándose por la Red. Aunque Bricmont era ya una figura conocida en los círculos de la izquierda crítica, tanto por sus escritos como por su activismo y colaboraciones con Chomsky, adquirió especial notoriedad tras la publicación en 2005 de su obra Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort? (4), cuyo extenso prólogo de 40 páginas es de Noam Chomsky (5). Bricmont también publicó diferentes obras con Chomsky (6), además de artículos. Esta cercanía a Chomsky, el conocimiento de su obra y pensamiento y la amistad que les unía, condujo a Bricmont a publicar el 11 de octubre de 2010 un artículo destinado a zanjar la polémica sobre la falsa autoría. Dicho artículo, que llevaba por título A propos des « dix stratégies de manipulation de masses » attribué à Noam Chomsky, fue publicado en Le Grand Soir, Journal Militant d'Information Alternative.

En dicho artículo, Bricmont recoge las palabras de Chomsky sobre la atribución de autoría en relación con el polémico Decálogo: Como este texto parece ser una simplificación y distorsión de su pensamiento [se refiere al de Chomsky], y como además no pude encontrar su equivalente en inglés, para llegar al fondo de la cuestión le pregunté a él por el texto. Ésta fue su respuesta: "No tengo ni idea de dónde salió eso. Yo no hice esa compilación (...). Supongo que quien lo hizo podría argumentar que son interpretaciones de lo que yo escribí aquí y allá, pero desde luego no de esa forma ni esa lista" (7)

Aunque no hubiesen existido estos desmentidos y otros que no hemos mencionado, es difícil llegar a entender que se haya llegado a dar tanta credibilidad a esta falsa autoría. Como mencionaba Bricmont en su artículo, el hecho de que en inglés la autoría a Chomsky esté mucho menos extendida y sea relativamente reciente, de entrada debiera hacernos sospechar.

Que no exista referencia alguna en la bibliografía oficial de Chomsky (ver www.chomsky.info), ni en las bibliografías oficiosas y que nadie fuese capaz de citar la fuente original, también habría sido suficiente para darnos cuenta que estábamos ante un fake. Como nos recuerda Naief Yehya en alguno de sus comentarios en revistareplicante.com, el hecho de que el Decálogo no apareciera en los websites que suelen publicar los textos de Chomsky, cuando menos habría aconsejado una mínima contrastación de la fuente.

Lo anterior es de aplicación incluso para aquellos que no llegan a ser expertos en la obra política de Chomsky. Ya entrando en contenidos, es verdad que para los no versados, resulta más complicado saber que algunos de los diez principios del Decálogo no encajan ni con calzador en el pensamiento del profesor emérito del MIT. Lo mismo es aplicable al estilo simplista de las 10 estrategias, que tiene nada que ver con el estilo de los trabajos de Chomsky. Como dice Bricmont en el artículo antes citado: El aparente éxito de este texto, ilustra la incomprensión que, sobre el pensamiento de Chomsky en relación con la "manipulación", existe tanto entre algunos de sus partidarios como entre sus opositores.

Bricmont ilustra como ejemplo más visible del hecho anterior, la "10ª estrategia de manipulación". Nos dice:

El décimo principio refleja también por otra parte, fantasías comunes en la extrema izquierda, sobre el conocimiento que el "sistema" tendría del individuo medio gracias a "la biología, la neurobiología y la psicología aplicada", que es muy diferente de lo que piensa Chomsky, quien sabe que el conocimiento (verdadero) científico del ser humano es extremadamente limitado. No obstante, la prueba más definitiva de que Chomsky no es el autor, la tenemos en algo tan sencillo como que el copyright del texto y el nombre del autor real, están perfectamente establecidos sin margen de error. Esto convierte en un ejercicio de irresponsabilidad intelectual la difusión de la falsa autoría. Injustificable y con un plus de gravedad en el caso de aquellos docentes universitarios e investigadores académicos que también han difundido el error, ya que en el caso de estos, más que nadie, están obligados a contrastar fuentes en base a los procedimientos universales establecidos por la praxis científica.


1. La estrategia de la distracción. El elemento primordial del control social es la estrategia de la distracción que consiste en desviar la atención del público de los problemas importantes y de los cambios decididos por las élites políticas y económicas, mediante la técnica del diluvio o inundación de continuas distracciones y de informaciones insignificantes.La estrategia de la distracción es igualmente indispensable para impedir al público interesarse por los conocimientos esenciales, en el área de la ciencia, la economía, la psicología, la neurobiología y la cibernética. ”Mantener la Atención del público distraída, lejos de los verdaderos problemas sociales, cautivada por temas sin importancia real. Mantener al público ocupado, sin ningún tiempo para pensar; de vuelta a granja como los otros animales (cita del texto ‘Armas silenciosas para guerras tranquilas)”.

2. Crear problemas y después ofrecer soluciones. Este método también es llamado “problema-reacción-solución”. Se crea un problema, una “situación” prevista para causar cierta reacción en el público, a fin de que éste sea el mandante de las medidas que se desea hacer aceptar. Por ejemplo: dejar que se desenvuelva o se intensifique la violencia urbana, u organizar atentados sangrientos, a fin de que el público sea el demandante de leyes de seguridad y políticas en perjuicio de la libertad. O también: crear una crisis económica para hacer aceptar como un mal necesario el retroceso de los derechos sociales y el desmantelamiento de los servicios públicos.

3. La estrategia de la gradualidad. Para hacer que se acepte una medida inaceptable, basta aplicarla gradualmente, a cuentagotas, por años consecutivos. Es de esa manera que condiciones socioeconómicas radicalmente nuevas (neoliberalismo) fueron impuestas durante las décadas de 1980 y 1990: Estado mínimo, privatizaciones, precariedad, flexibilidad, desempleo en masa, salarios que ya no aseguran ingresos decentes, tantos cambios que hubieran provocado una revolución si hubiesen sido aplicadas de una sola vez.

4. La estrategia de diferir. Otra manera de hacer aceptar una decisión impopular es la de presentarla como “dolorosa y necesaria”, obteniendo la aceptación pública, en el momento, para una aplicación futura. Es más fácil aceptar un sacrificio futuro que un sacrificio inmediato. Primero, porque el esfuerzo no es empleado inmediatamente. Luego, porque el público, la masa, tiene siempre la tendencia a esperar ingenuamente que “todo irá mejorar mañana” y que el sacrificio exigido podrá ser evitado. Esto da más tiempo al público para acostumbrarse a la idea del cambio y de aceptarla con resignación cuando llegue el momento.

5. Dirigirse al público como criaturas de poca edad. La mayoría de la publicidad dirigida al gran público utiliza discurso, argumentos, personajes y entonación particularmente infantiles, muchas veces próximos a la debilidad, como si el espectador fuese una criatura de poca edad o un deficiente mental. Cuanto más se intente buscar engañar al espectador, más se tiende a adoptar un tono infantilizante. Por qué? “Si uno se dirige a una persona como si ella tuviese la edad de 12 años o menos, entonces, en razón de la sugestionabilidad, ella tenderá, con cierta probabilidad, a una respuesta o reacción también desprovista de un sentido crítico como la de una persona de 12 años o menos de edad (ver “Armas silenciosaspara guerras tranquilas”)”.

6. Utilizar el aspecto emocional mucho más que la reflexión. Hacer uso del aspecto emocional es una técnica clásica para causar un corto circuito en el análisis racional, y finalmente al sentido critico de los individuos. Por otra parte, la utilización del registro emocional permite abrir la puerta de acceso al inconsciente para implantar o injertar ideas, deseos, miedos y temores, compulsiones, o inducir comportamientos…

7. Mantener al público en la ignorancia y la mediocridad. Hacer que el público sea incapaz de comprender las tecnologías y los métodos utilizados para su control y su esclavitud. “La calidad de la educación dada a las clases sociales inferiores debe ser la más pobre y mediocre posible, de forma que la distancia de la ignorancia que planea entre las clases inferiores y las clases sociales superiores sea y permanezca imposible de alcanzar para las clases inferiores (ver ‘Armas silenciosas para guerras tranquilas)”.

8. Estimular al público a ser complaciente con la mediocridad. Promover al público a creer que es moda el hecho de ser estúpido, vulgar, e inculto…

9. Reforzar la autoculpabilidad. Hacer creer al individuo que es solamente él el culpable por su propia desgracia, por causa de la insuficiencia de su inteligencia, de sus capacidades, o de sus esfuerzos. Así, en lugar de rebelarse contra el sistema económico, el individuo se auto desvalida y se culpa, lo que genera un estado depresivo, uno de cuyos efectos es la inhibición de su acción. Y, sin acción, no hay revolución!

10. Conocer a los individuos mejor de lo que ellos mismos se conocen. En el transcurso de los últimos 50 años, los avances acelerados de la ciencia han generado una creciente brecha entre los conocimientos del público y aquellos poseídos y utilizados por las élites dominantes. Gracias a la biología, la neurobiología y la psicología aplicada, el “sistema” ha disfrutado de un conocimiento avanzado del ser humano, tanto de forma física como psicológicamente. El sistema ha conseguido conocer mejor al individuo común de lo que él se conoce a sí mismo. Esto significa que, en la mayoría de los casos, el sistema ejerce un control mayor y un gran poder sobre los individuos, mayor que el de los individuos sobre sí mismos.

(1) Según Wikipedia: Chomsky, en cambio, no es el autor de “las 10 estrategias de manipulación mediática”, texto que se ha convertido en un fenómeno viral en Internet. El verdadero autor es el francés Sylvain Timsit. El documento fue publicado por primera vez en francés, en el año 2002, con el título original “Stratégies de manipulation”, en la web syti.net. El copyright del texto es de esa fecha y de dicho lugar y el texto todavía se encuentra en el sitio web de origen. El origen de la falsa atribución a Chomsky, estaría en el error que en su día cometió la agencia Pressenza, según ha manifestado Timsit.

https://lanaveva.wordpress.com/2012/03/10/estrategias-de-manipulacion/

lunes, 11 de mayo de 2015

Medios de comunicación y poder- Conferencia (Semana cultural en el I.E.S. Eugenio Frutos) Guareña. Badajoz. Extremadura

Presentación
La cuestión tratada en esta charla está referida a "los medios de comunicación y el poder". Está dividida en dos partes:

- La primera de ellas es la que ahora nos ocupa, en la que intentaremos dilucidar los mecanismos utilizados por los medios de comunicación para ejercer su papel en la sociedad, así como la relación que guardan con el poder establecido, por lo que será necesario remontarse a los orígenes de este fenómeno para intentar comprender las causas que posibilitaron su surgimiento y su influencia actual en muchos ámbitos de la realidad.

- La segunda parte versa sobre una exposición, a modo de ejemplo, inspirada en el documental titulado Una mosca en una botella de coca cola, sobre las grandes sinergias, fusiones y concentración de poder llevadas a cabo por las grandes compañías de la información y la comunicación en nuestro país, con el objeto de que su análisis nos resulte así más cercano al adentrarnos en los entresijos y el funcionamiento de los mass media de los que tenemos experiencia inmediata cada día.

Introducción
Cuando me propusieron encargarme de esta actividad, acepté sin reparos porque es una cuestión a la que llevo dedicando mi atención y estudio desde que tengo veinte años, no exclusivamente a los medios de comunicación, sino a todos aquellos mecanismos con los que cuenta el sistema y el orden establecido para ejercer su dominio y control sobre la ciudadanía, evitando así la toma de conciencia por parte de la misma acerca del funcionamiento de dicho sistema, acerca de las contradicciones sobre las que se fundamenta y acerca de los grandes males que asolan el mundo.

Esta perspectiva crítica fue asumida por muchos pensadores y pensadoras, así como por diferentes corrientes de filosofía, que se dedicaron fervientemente a la tarea de desenmascarar las estrategias del sistema y a poner de relieve los peligros ocultos del mismo, especialmente desde el S. XIX, continuando a lo largo del S.XX y llegando hasta nuestros días aquel pensamiento heredado que sentó las bases para constituir una nueva forma de enfrentarse al mundo, de concebirlo y de cambiar todo aquello que solo tiene validez para una élite absolutamente minoritaria.

Todos estos pensadores y corrientes, a los que iré poniendo nombre a lo largo de esta intervención, se han convertido en mis maestros y guías por todo lo que me hicieron descubrir y todo lo que siguen enseñándome hoy, por lo que me gustaría compartir con vosotros y vosotras muchos de los conocimientos que me aportaron y que intentaré poner de manifiesto de la manera más clara posible a lo largo de esta exposición.

Chomsky
Me gustaría comenzar por uno de ellos, uno de esos pensadores imprescindibles para la comprensión del mundo actual y los sistemas de poder que lo gobiernan. Se trata de Noam Chomsky, calificado por el New York Times como el intelectual vivo más importante. Es anarquista de corazón y lingüista de profesión. Ha ejercido su labor como tal en el MIT, del que actualmente es profesor emérito a sus 87 años de edad.

N. Chomsky
Sus teorías acerca del innatismo del lenguaje y de la gramática universal han revolucionado el pensamiento dentro de la Filosofía del lenguaje, dando lugar a una nueva corriente dentro de esta disciplina. Pero hoy lo traemos aquí a colación por el activismo social y político que le ha caracterizado desde muy temprana edad, resultando de especial importancia también en el ámbito de los mass media que hoy tratamos.

Un ejemplo de su compromiso lo representa la carta que con tan solo once años de edad escribió en defensa de la República en plena guerra civil española; carta en la que no solo expresaba su apoyo al bando republicano, sino también a todos aquellos ciudadanos, milicianos, miembros del POUM, anarquistas e intelectuales extranjeros que llegaron a España a librar una guerra que también era suya porque el fascismo se extendía entonces por Europa y entendieron que tenían el deber de arriesgar y entregar incluso su vida por la libertad y la dignidad de sus hijos e hijas.

De todo ello nos hablaba aquel por entonces niño en esa carta, lo que pone de manifiesto la amplitud de conocimientos y la actitud crítica que le acompañaba desde la infancia y que años más tarde le convertirían en uno de los ciudadanos norteamericanos más peligrosos para su propio país por poner de relieve, a través de los análisis rigurosos que realiza y de los documentos desclasificados que expone en sus obras, los múltiples actos de terrorismo de Estado que los países occidentales, autoproclamados adalides de la libertad y la democracia, llevan a cabo cada día.

Toda esta exposición de datos oficiales, de historias que no se cuentan y que él ha hecho llegar a la población, le han valido varias carcelaciones e innumerables amenazas de muerte. Pero sus penurias no han resultado en vano para las generaciones venideras, ya que consiguieron agitar la conciencia de una buena parte de la ciudadanía que estaba dormida y que hoy empieza a despertar.

"Los guardianes de la libertad"
Pero hoy hablamos de Chomsky, porque además de querer rendirle mi pequeño homenaje personal por todo lo que me ha aportado y enseñado a lo largo de los últimos quince años, escribió, junto con Edward S. Herman, una obra emblemática acerca de los medios de comunicación y la influencia espeluznante que ejercen en la sociedad actual en todos sus ámbitos: político, social, económico o cultural.

La obra se titula Los guardianes de la libertad y se ha convertido en un hito para el pensamiento crítico que denuncia el funcionamiento de dichos medios y su estrecha relación con el poder establecido, haciéndolo a través de ejemplos reales e históricos y numerosos datos que abalan su exposición; datos que no pretendo reproducir en el día de hoy. Pero sí voy a permitirme exponer algunos fragmentos de la obra para ilustrar muchas de las ideas que vamos a desarrollar:

"Según el postulado democrático los medios de comunicación son independientes y tienen la obligación de descubrir la verdad e informar de ella, y no reflejar pura y simplemente la percepción del mundo que desearían los grupos de poder. Los responsables de los medios de comunicación afirman que su forma de seleccionar noticias se basa en criterios objetivos e imparciales y que para ello cuentan con el apoyo de la comunidad intelectual. No obstante, de ser cierto que quienes ostentan el poder tienen capacidad para fijar los términos del discurso, para decidir qué es lo que el público en general puede ver, oír y pensar, y para "dirigir" la opinión pública por medio de campañas de propaganda regulares, la opinión generalizada acerca de cómo trabaja el sistema bien poco tiene que ver con la realidad".

"Los medios de comunicación de masas actúan como sistema de transmisión de mensajes y símbolos para el ciudadano medio. Su función es la de divertir, entretener e informar, así como inculcar a los individuos los valores, creencias y códigos de comportamiento que les harán integrarse en las estructuras institucionales de la sociedad. En un mundo en el que la riqueza está concentrada y en el que existen grandes conflictos de intereses de clase, el cumplimiento de tal papel requiere una propaganda sistemática".

"El poder de los anunciantes sobre la programación televisiva se debe sencillamente a que son ellos los que compran y pagan los programas. Ellos son los "patrones" que dan las subvenciones a los medios, estos compiten por su patrocinio, desarrollando equipos especializados para captar anunciantes, que se ven necesariamente obligados a explicar cómo sus programas se ajustan a sus necesidades. Las elecciones de estos patrones afectan grandemente el bienestar de los medios de comunicación, con lo cual los anunciantes se convierten en lo que William Evan denomina "organizaciones normativas de referencia" a cuyas exigencias y demandas deben acomodarse los medios de comunicación si desean tener éxito".

" (...) Los poderosos pueden utilizar relaciones personales, amenazas y recompensas para influenciar y coercionar aún más a los medios de comunicación. Estos pueden sentirse obligados a dar por buenas historias extremadamente dudosas y a acallar sus críticas para no ofender a sus fuentes de información y perjudicar su estrecha relación con estas".

Esta obra se publicó en 1988 y hoy, casi treinta años después, su análisis sigue siendo de absoluta actualidad, con un par de salvedades, a mi juicio. La primera de ellas es la referida a la introducción de nuevos medios de comunicación, tales como el uso casi irrenunciable de internet y las redes sociales en nuestros días y sobre los que Chomsky evidentemente no podía hablar en esta obra. Y en segundo lugar, la ciudadanía actual está mejor preparada para afrontar un análisis crítico sobre los mass media y percibir de un modo más claro el servicio que prestan al poder establecido. Por lo demás, las relaciones entre los diferentes medios se han incrementado y las fusiones y sinergias entre ellos se presentan a la población como algo tan habitual que pasa más fácilmente desapercibido su viejo objetivo de conseguir la más absoluta concentración de poder y en consecuencia, un mayor control sobre la ciudadanía.

Siglo XIX: surgimiento de los medios de comunicación
Si al igual que Chomsky y que el resto del sentido común ciudadano pensamos que los medios de comunicación han de prestar un servicio de información veraz y objetiva a la ciudadanía, han de constar de un funcionamiento democrático, propio de las sociedades que presumen de tal espíritu y carácter, es lícito preguntarse cómo es posible que se hayan convertido en una de las herramientas más eficaces con las que cuenta el sistema para adoctrinar, manipular y controlar a la ciudadanía, cómo han podido transformarse en los altavoces del poder, como gusta de llamarlos Chomsky.

La respuesta es sencilla si indagamos en la historia, si leemos entre líneas, si fijamos nuestra atención en los detalles: nacieron con ese fin. Por eso vamos a remontarnos al S.XIX y al contexto en el que surgen los primeros medios de comunicación.

Es el siglo del llamado Positivismo. Todos los ámbitos de la realidad quieren dotarse del carácter científico y de la metodología propia de las ciencias naturales, atendiendo a su rigurosidad, a su exactitud, para lograr así un mayor conocimiento de nosotros mismos y de nuestro entorno. Pero se equivocaban, como poco después denunciarían los pensadores de la Escuela de Frankfurt. Si imbuimos a las ciencias humanas de objetivación, de cuantificación, al estilo de las ciencias exactas, eliminamos de su entorno la comprensión y la implicación del sujeto en las mismas en favor únicamente del objeto. Este afán totalizador de la ciencia y su extensión al resto de disciplinas dio lugar al cientificismo y a la idea del carácter acumulativo e infalible de la ciencia, afortunadamente puesto en cuestión a lo largo del S.XX por pensadores como Kuhn, Lakatos o Feyerabend, entre otros.

Es el siglo de los grandes avances científicos, justificando de este modo el ya mencionado Positivismo, pese a que a finales de siglo, la ciencia vive una de las más duras crisis de fundamento en su historia debido a la aparición de geometrías no euclídeas y al comienzo del derrumbe del determinismo clásico.

Es el siglo de los grandes inventos, dentro de los cuales destacamos algunos de los medios de comunicación primigenios, como el telégrafo, el teléfono o la radio. En 1895 se filmará la primera película-documental, dando lugar al inicio del cine. Y años después, entrados ya en el S.XX, surgirá la televisión como medio por excelencia y predilecto para el sistema, por el poder que ejerce sobre la ciudadanía.

También es el siglo de la instauración definitiva del sistema capitalista, que llega hasta nuestros días en una versión más compleja y absolutamente globalizada del mismo, pero con idénticas bases a las que le vieron surgir: un sistema basado en la concentración de poder, en la acumulación de riqueza, en su expansión por todos los rincones del planeta y en la absoluta desigualdad para poder mantener dichas bases. Un sistema de poder tan ambicioso requiere de un férreo mecanismo de control que garantice su perpetuación, que asegure la sumisión de la mayoría, quienes con sus penurias sustentan la riqueza y el poder de la élite privilegiada. Y es aquí donde entran en juego los medios de comunicación, que han resultado ser una herramienta muy eficaz para los fines perseguidos por el sistema.

A estas alturas de la exposición, me resulta inevitable citar a Marx y a dos de los conceptos que, a mi juicio, representan una de sus genialidades, independientemente de nuestro corte ideológico personal o de que nuestra visión del mundo y de la historia se acerque o por el contrario se aleje de las concepciones marxistas: infraestructura y superestructura, que traigo a colación por la claridad que arrojan sobre la cuestión que tratamos.

K. Marx
Marx define la infraestructura como el sistema económico de una sociedad y afirma que esa base económica determina la estructura social, es decir, según sea el sistema económico así será la organización social, y no a la inversa. Esto significa que el capitalismo, que surge originariamente como sistema económico, aunque después sus principios se extrapolen a otros ámbitos de la realidad, da lugar a un tipo determinado de sociedad: una sociedad jerarquizada, estructurada sobre dos clases sociales bien diferenciadas: burguesía y proletariado, llamadas así en época de Marx, y que en términos generales podemos denominar opresores y oprimidos, los de arriba y los de abajo, privilegiados y no privilegiados.

Toda infraestructura requiere de unos medios eficaces que apuntalen su perpetuidad, su inmutabilidad en sus bases. Toda infraestructura requiere de una superestructura, de unos mecanismos de control repartidos por todos los ámbitos de la vida, que permitan aglutinar a la población bajo el sello de la homogeneización, evitando cualquier insurgencia o disidencia ante el orden establecido.

Todas las épocas históricas han contado con una infraestructura y con una superestructura que la sustente. Marx hablaba de la política, las leyes, la filosofía, la religión e incluso el arte, como elementos que componían esa superestructura en su contexto particular. La Antigüedad romana empleó el circo y los grandes espectáculos de masas para entretener y disuadir a la población de posibles levantamientos contra el orden social, político y económico impuesto por el imperio. La Edad Media llevó a cabo un uso de la religión y el miedo sin precedentes hasta ese momento en un nuevo intento por mantener el status quo vigente. A partir de la Modernidad, entran en juego factores como la razón humana, el conocimiento, la ciencia y en nuestros días la tecnología, puestos al servicio del sistema para dar lugar a mecanismos de control más complejos y al mismo tiempo más sutiles, con el fin de pasar desapercibidos para la gran mayoría de la población. Pero en ninguno de estos períodos someramente citados ha conseguido el poder establecido acallar por completo la conciencia de la ciudadanía, en ningún momento de nuestra historia han dejado de existir grandes o pequeños reductos ciudadanos, mujeres y hombres que resistieron los envites del sistema y que hoy nos nutren con su legado.

Y el capitalismo evidentemente, también ha elaborado su particular superestructura, aunque al tratarse de un sistema más complejo que sus antecesores, requiere de mecanismos de control y dominio más sofisticados. Los medios de comunicación son un ejemplo de ello.

Ya en el S.XIX, con la prensa escrita accesible a buena parte de la población, se hablaba de los medios de comunicación como el "4º poder", por el papel decisivo que estaban destinados a ocupar en la sociedad, debido a la influencia que eran capaces de ejercer sobre la ciudadanía y sobre los propios gobiernos.

La Escuela de Frankfurt
Algunas corrientes de pensamiento han continuado esta estela crítica de filosofía con el objeto de desentrañar el funcionamiento interno del sistema y mostrar a la ciudadanía su verdadero propósito, cual es acallar las conciencias a través de todo aquello que nos proporcione una ilusión de libertad y bienestar, mientras siguen ocultas las grandes contradicciones y los grandes problemas que asolan el mundo.

Uno de esos grupos de pensadores fue la llamada Escuela de Frankfurt, cuyos miembros se impusieron la tarea de elaborar una Teoría crítica acerca de la sociedad, la economía, la política, la cultura y la filosofía heredada de la Ilustración. Consideran que fue durante este Siglo de las Luces cuando se fraguaron los grandes conceptos, los grandes ideales que conducirían a la salvación de la humanidad, a su progreso, a su bienestar, a la salida de la ignorancia, de la minoría de edad, como gustaba de decir Kant. Pero esa razón ilustrada se ha tornado razón instrumental, razón al servicio del poder. Se ha convertido en un instrumento más de adoctrinamiento a través de las diferentes esferas del mundo actual, especialmente de la ciencia, de la tecnología y de lo que se denominó la industria cultural, la superestructura por excelencia del sistema capitalista, donde incluimos a los medios de comunicación.

Algunos miembros de la Escuela de Frankfurt
Algunos de los miembros más representativos de esta corriente, como Adorno, Horkheimer o Marcuse, analizaron profundamente este concepto de industria cultural, dirigida fundamentalmente al entretenimiento. Su crítica apunta hacia todos aquellos fenómenos que tienen por objeto ocultar los verdaderos males del sistema haciendo que la ciudadanía permanezca impasible ante ellos, mostrando por contra, el mejor de los mundos posibles o la mejor de las vidas posibles para todos los que disfrutemos del llamado estado de bienestar. A este respecto, resulta muy acertado el análisis que hizo Marcuse de lo que él denominó el hombre unidimensional, dando nombre a su vez a una de sus obras más conocidas. Se refiere al sujeto creado por el sistema capitalista, que vive para trabajar y trabaja para consumir. Es aquel a quien les han sido impuestas una serie de necesidades que en realidad no son más que nuevos artificios creados en aras del control y de la homogeneización del pensamiento. Es aquel que ha roto su vínculo con lo natural, con los rasgos más primigenios de nosotros mismos y con su propio mundo interior.

Los frankfurtianos se centran en la labor desempeñada especialmente por la radio, el cine, la publicidad e incluso el arte, del cual alertan que se ha convertido en una mercancía más, sujeta a las leyes de oferta y demanda, a las leyes del mercado, con lo que se desvirtualiza, se corrompe, se somete al poder y a su funcionamiento, pierde su esencia, su aura, como nos diría Walter Benjamin.

A partir de todos estos elementos, especialmente a través de los medios de comunicación, se nos transmite una visión determinada del mundo, un modelo concreto a seguir, una concepción de la vida basada en el consumo y en los beneficios que reporta para la clase dirigente el estilo de vida impuesto por este sistema.

Esta crítica y denuncia ante el constructo que hemos creado a nuestro alrededor al servicio, una vez más, de la perpetuación del orden establecido, llega hasta nuestros días en la medida en que en el caso concreto de los mass media, estos siguen concentrando poder, siguen obteniendo beneficios económicos ingentes a través de las sinergias corporativas que llevan a cabo, siguen generando riqueza en medio de la pobreza y la desigualdad más absoluta, siguen controlando la opinión pública, mostrando un determinado modo de ver o entender el mundo, siguen estando supeditados a los diferentes gobiernos, bancos y multinacionales. De especial relevancia son las relaciones mantenidas con la publicidad en cuanto es esta la que paga y patrocina los distintos programas televisivos, los debates políticos retransmitidos, los espacios informativos, por lo que aportan su dinero a cambio de que los medios proclamen mensajes acordes a sus intereses y perfil ideológico.
La crítica sigue vigente en la actualidad en la medida en que la información se selecciona convenientemente atendiendo a intereses de diversa índole. Es lo que ha dado lugar a la distinción, ya emblemática, entre víctimas dignas y víctimas indignas, de las que habla Chomsky en profundidad, aquellas cuya cobertura mediática es lícita y plausible para la población, y aquellas otras cuyo tratamiento exhaustivo podría poner en entredicho el funcionamiento de nuestro modelo económico, político y social.

Incluso aquellos medios de comunicación abiertamente críticos son asumidos por el propio sistema por los beneficios que reportan para el mismo, al atraer la atención de un público más inquieto o comprometido, ofreciendo de este modo nuevamente una imagen de libertad y pluralidad de opciones, cuando realmente todos forman parte del mismo sistema que los creó, todos deben responder ante los diferentes gobiernos, bancos, multinacionales o grandes corporaciones a los que pertenecen los los medios de comunicación institucionalizados.

El análisis elaborado sobre la industria cultural por la Escuela de Frankfurt sigue siendo actual, aunque los medios descritos por estos pensadores se han vuelto hoy más complejos, respondiendo a una sociedad también más compleja que la que ellos vivieron. Pero sobre todo, estos mecanismos se han tornado más sutiles y por tanto, más peligrosos, por la dificultad que entraña poder percibirlos con claridad.

Adorno, Horkheimer y Marcuse no pudieron hablar de internet ni de las redes sociales y del arma de doble filo que resultan ser en nuestros días. A través de ellas se produce un acceso a la información como jamás había ocurrido en nuestra historia; podemos contrastar, averiguar las fuentes, comparar y sacar conclusiones. Pueden ser usadas para atacar al propio sistema, son una buena herramienta para la interconexión entre la ciudadanía y restablecer los lazos democráticos y participativos arrebatados por nuestro sistema; las usamos para ejercer de manera directa la crítica y para intentar cambiar aquello que no nos satisface. Pero también siguen representando un elemento más de todos aquellos con los que cuenta el poder para seguir ejerciendo su control sobre la ciudadanía, que nunca ha sido tan viable como en nuestra actual era de la digitalización. Proporcionan entretenimiento, conexión e intercambio constante de información que desafortunadamente, en la mayoría de los casos, se convierte en fuente absoluta de banalidades, manteniéndonos en un permanente estado superficial que no nos permite adentrarnos en nosotros mismos, no nos permite pensar.

Todos estos mecanismos se han convertido en un bálsamo perfecto para afrontar nuestra vida, para colmar la insatisfacción generalizada que va destruyendo nuestro mundo interior. Son un anestésico para sobrellevar la condición de ser humano actual, de ese ser unidimensional del que hablaba Marcuse, proporcionándonos entretenimiento, diversión, distracción, comunicación constante o información permanente de un mundo en el que algunos y algunas ya no se reconocen.

Conclusión
Cuando conocemos el funcionamiento real del mundo y el papel que juega la élite dirigente del mismo, nos sentimos, cuando menos, abrumados, y en muchos casos derrotados por un sistema que parece indestructible. Pero como bien decía Alan Moore por boca de V, "no es el pueblo el que debe temer a sus gobernantes, sino los gobernantes los que han de temer al pueblo", y ello nos lleva a la toma de conciencia como primera vía a seguir, como bien apuntaron los grandes revolucionarios del S.XIX, tales como Marx, Bakunin o Kropotkin, para tener la oportunidad de convertirnos en ciudadanos críticos, comprometidos y exigir un trasvase de poder desde las altas esferas del mismo hasta la ciudadanía; una ciudadanía que lentamente despierta, que ya no permanece tan fácilmente impasible ante las injusticias, una ciudadanía cada vez más formada, más activa, consciente de sus orígenes, de sus raíces, provenientes de un pueblo luchador que reclama para todas y todos, aquello que por derecho nos pertenece y que no nos resignamos a entregar: nuestra dignidad.
I.E.S. Eugenio Frutos (Semana cultural)
https://www.youtube.com/watch?v=SIDrAfArRMY
http://laesferagris.blogspot.com.es/2015/05/medios-de-comunicacion-y-poder.html
Patricia Terino

jueves, 6 de marzo de 2014

Entrevista a Chomsky donde expone algunas de sus ideas sobre educación

Sobre el propósito de la educación
Se trata de debates que se retrotraen a la Ilustración, cuando se plantearon realmente las cuestiones de la educación superior y de la educación de masas, no sólo la educación para el clero y la aristocracia. Y hubo básicamente dos modelos en discusión en los siglos XVIII y XIX. Se discutieron con energía harto evocadora. Una imagen de la educación era la de un vaso que se llena, digamos, de agua. Es lo que ahora llamamos “enseñar para el examen”: viertes agua en el vaso y luego el vaso devuelve el agua. Pero es un vaso bastante agujereado, como todos hemos tenido ocasión de experimentar en la escuela: memorizas algo en lo que no tienes mucho interés para poder pasar un examen, y al cabo de una semana has olvidado de qué iba el curso. El modelo de vaso ahora se llama “ningún niño a la zaga”, “enseñar para el examen”, “carrera a la cumbre”, y cosas por el estilo en las distintas universidades. Los pensadores de la Ilustración se opusieron a ese modelo.

El otro modelo se describía como lanzar una cuerda por la que el estudiante pueda ir progresando a su manera y por propia iniciativa, tal vez sacudiendo la cuerda, tal vez decidiendo ir a otro sitio, tal vez planteando cuestiones. Lanzar la cuerda significa imponer cierto tipo de estructura. Así, un programa educativo, cualquiera que sea, un curso de física o de algo, no funciona como funciona cualquier otra cosa; tiene cierta estructura. Pero su objetivo consiste en que el estudiante adquiera la capacidad para inquirir, para crear, para innovar, para desafiar: eso es la educación. Un físico mundialmente célebre cuando, en sus cursos para primero de carrera, se le preguntaba “¿qué parte del programa cubriremos este semestre?”, contestaba: “no importa lo que cubramos, lo que importa es lo que descubráis vosotros”. Tenéis que ganar la capacidad y la autoconfianza en esta asignatura para desafiar y crear e innovar, y así aprenderéis; así haréis vuestro el material y seguir adelante. No es cosa de acumular una serie fijada de hechos que luego podáis soltar por escrito en un examen para olvidarlos al día siguiente.

Son dos modelos radicalmente distintos de educación. El ideal de la Ilustración era el segundo, y yo creo que el ideal al que deberíamos aspirar. En eso consiste la educación de verdad, desde el jardín de infancia hasta la universidad. Lo cierto es que hay programas de ese tipo para los jardines de infancia, y bastante buenos.

Sobre el amor a la docencia
Queremos, desde luego, gente, profesores y estudiantes, comprometidos en actividades que resulten satisfactorias, disfrutables, actividades que sean desafíos, que resulten apasionantes. Yo no creo que eso sea tan difícil. Hasta los niños pequeños son creativos, inquisitivos, quieren saber cosas, quieren entenderlas, y a no ser que te saquen eso a la fuerza de la cabeza, el anhelo perdura de por vida. Si tienes oportunidades para desarrollar esos compromisos y preocuparte por esas cosas, son las más satisfactorias de la vida. Y eso vale lo mismo para el investigador en física que para el carpintero; tienes que intentar crear algo valioso, lidiar con problemas difíciles y resolverlos. Yo creo que que eso es lo que hace del trabajo el tipo de actividad que quieres hacer; y la haces aun cuando no estés obligado a hacerla. En una universidad que funcione razonablemente, encontrarás gente que trabaja todo el tiempo porque les gusta lo que hacen; es lo que quieren hacer; se les ha dado la oportunidad, tienen los recursos, se les ha animado a ser libres e independientes y creativos: ¿qué mejor que eso? Y eso también puede hacerse en cualquier nivel.

Vale la pena reflexionar un poco sobre algunos de los programas educativos imaginativos y creativos que se desarrollan en los distintos niveles. Así, por ejemplo, el otro día alguien me contaba de un programa que usa en las facultades, un programa de ciencia en el que se plantea a los estudiantes una interesante cuestión: “¿Cómo puede ser que un mosquito vuele bajo la lluvia?” Difícil cuestión, cuando se piensa un poco en ella. Si algo impactara en un ser humano con la fuerza de una gota de agua que alcanza a un mosquito, lo abatiría inmediatamente. ¿Cómo puede, pues, el mosquito evitar el aplastamiento inmediato? ¿Cómo puede seguir volando? Si quieres seguir dándole vueltas a este asunto –dificilísimo asunto—, tienes que hacer incursiones en las matemáticas, en la física y en la biología y plantearte cuestiones lo suficientemente difíciles como para verlas como un desafío que despierta la necesidad de responderlas.

Eso es lo que debería ser la educación en todos los niveles, desde el jardín de infancia. Hay programas para jardines de infancia en los que se da a cada niño, por ejemplo, una colección de pequeñas piezas: guijarros, conchas, semillas y cosas por el estilo. Se propone entonces a la clase la tarea de descubrir cuáles son las semillas. Empieza con lo que llaman una “conferencia científica”: los nenes hablan entre sí y tratan de imaginarse cuáles son semillas. Y, claro, hay algún maestro que orienta, pero la idea es dejar que los niños vayan pensando. Luego de un rato, intentan varios experimentos tendentes a averiguar cuáles son las semillas. Se le da a cada niño una lupa y, con ayuda del maestro, rompe una semilla y mira dentro y encuentra el embrión que hace crecer a la semilla. Esos niños aprenden realmente algo: no sólo algo sobre las semillas y sobre lo que las hace crecer; también aprenden algo sobre los procesos de descubrimiento. Aprenden a gozar con el descubrimiento y la creación, y eso es lo que te permitirá comportarte de manera independiente fuera del aula, fuera del curso.

Lo mismo vale para toda la educación, hasta la universidad. En un seminario universitario razonable, no esperas que los estudiantes tomen apuntes literales y repitan todo lo que tu digas; lo que esperas es que te digan si te equivocas, o que vengan con nuevas ideas desafiantes, que abran caminos que no habían sido pensados antes. Eso es lo que es la educación en todos los niveles. No consiste en instilar información en la cabeza de alguien que luego la recitará, sino que consiste en capacitar a la gente para que lleguen a ser personas creativas e independientes y puedan encontrar gusto en el descubrimiento y la creación y la creatividad a cualquier nivel o en cualesquiera dominios a los que les lleven sus intereses.

Sobre el uso de la retórica empresarial contra el asalto empresarial a la universidad
Eso es como plantearse la tarea de justificar ante el propietario de esclavos que nadie debería ser esclavo. Estáis aquí en un nivel de la indagación moral en el que resulta harto difícil encontrar respuestas. Somos seres humanos con derechos humanos. Es bueno para el individuo, es bueno para la sociedad y hasta es bueno para la economía en sentido estrecho el que la gente sea creativa e independiente y libre. Todo el mundo sale ganando de que la gente sea capaz de participar, de controlar sus destinos, de trabajar con otros: puede que eso no maximice los beneficios ni la dominación, pero ¿por qué tendríamos que preocuparnos de esos valores?

Un consejo a las organizaciones sindicales de los profesores precarios
Ya sabéis mejor que yo lo que hay que hacer, el tipo de problemas a los que os enfrentáis. Seguid adelante y haced lo que tengáis que hacer. No os dejéis intimidar, no os amedrentéis, y reconoced que el futuro puede estar en nuestras manos si queremos que lo esté

Fuente. Aquí.

miércoles, 5 de marzo de 2014

Noam Chomsky: "Cómo arruinar una economía en tres sencillos pasos"

Durante un simposio de economía en Boston, grabado en video y publicado en YouTube, Noam Chomsky explicó "cómo arruinar una economía y una sociedad" en tres sencillos pasos, poniendo como ejemplo el modelo de EE.UU. conducido por "líderes suicidas".

"Supongamos que por alguna razón perversa estamos interesados en arruinar una economía y una sociedad […] y para hacerlo más interesante, seleccionemos la sociedad más rica y poderosa de la historia, una con ventajas incomparables, una que tengamos a mano, concretamente, la nuestra propia", comenzó Chomsky su intervención.

El actual clima económico que vive EE.UU., se debe, en su opinión, a factores como los recortes en la financiación federal en investigación y desarrollo y la creciente brecha entre el 1% más rico del país y todos los demás ciudadanos.

"El sistema es tan disfuncional", explica, que ya no puede asignar el trabajo que es necesario hacer a las personas que están deseosas de hacerlo, usando los recursos disponibles, tal como sería posible "si la economía estuviera diseñada para cubrir las necesidades humanas".

"Esto no sucede [repentinamente] como un tornado, sino que es el resultado de políticas deliberadas desarrolladas durante aproximadamente la última generación", denuncia. En su opinión, se trata de políticas diseñadas para "asegurarse de que EE.UU. y otras economías caigan" arrastrando a una abrumadora mayoría de la población. ¿Pero cómo se arruina una economía tan poderosa como la estadounidense? En tres simples pasos, explica el profesor.

1. Recortando gastos en la investigación y el desarrollo dinámico patrocinado por el Estado que posibilita los avances en la tecnología de la información y la medicina.

2. Socavando la salud económica del país fomentando el crecimiento de las instituciones financieras, "dándoles rienda suelta a través de la desregulación y utilizando el poder del Estado para subestimar los riesgos".

3. Convenciendo al público de que los comportamientos alentados por las instituciones financieras son "racionales", y no tienen ningún impacto en el futuro. Los dirigentes de EE.UU. están llevando a cabo "políticas que ascienden [a la categoría] de suicidio económico", advirtió.

Leer más en: http://www.laverdadoculta.com.ar/2014/02/noam-chomsky-como-arruinar-una-economia.html